Article du nouvel Observateur :
Simulation d'attentat dans le métro marseillais
MARSEILLE (AP) -- Un exercice de simulation
d'attentat au gaz toxique, baptisé «Métrotox», s'est déroulé dimanche dans
le métro de Marseille, mobilisant plus de 250 personnes, dont 170 sauveteurs,
à la station Baille, au coeur de la cité phocéenne.
Le scénario était le suivant: un terroriste monte dans la rame de métro et en
redescend à la station suivante, après avoir abandonné un sac de sport sous
un siège. Quelques secondes plus tard, le sac explose, libérant dans un espace
confiné et très fréquenté une grande quantité d'ypérite, le tristement célèbre
«gaz moutarde».
«C'est la dixième fois en sept mois que nous organisons ce type de scénario
catastrophe afin de peaufiner nos techniques d'intervention», expliquait-on au
bataillon des marins-pompiers de Marseille. «Mais c'est la première fois que
nous faisons participer toute la chaîne de commandement dans la prise en charge
des victimes».
L'exercice a en effet duré quatre heures, de 9h à 13h. Les services de la
police scientifique, de la police judiciaire, de la sécurité publique mais
aussi la préfecture des Bouches-du-Rhône, la sécurité civile, le Samu, la
Croix-Rouge, la Régie des transports marseillais, les services de déminage et
l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille ont été invités à
participer à l'exercice.
Pompiers en tenue de scaphandriers, services de décontamination, tri des
victimes, acheminement vers une première antenne médicale de décontamination,
puis vers une caserne des pompiers de la ville transformée en hôpital: tout était
conçu pour faire face à une situation d'exceptionnelle gravité. Une dizaine
de Marseillais ont même accepté de jouer les victimes aux côtés des élèves
de l'école des marins-pompiers de Marseille.
De l'aveu des services de police et de la ville de Marseille, l'exercice s'est révélé
«concluant». Le métro a toutefois été interrompu sur la ligne pendant toute
la matinée et la circulation automobile rendue extrêmement difficile dans le
centre de Marseille. AP
Article de l'Internaute :
Faux attentat dans le métro marseillais pour un vrai exercice de secoursIl est 9h00 dimanche dans la station de métro du centre de Marseille lorsque la détonation retentit dans une rame. Des passagers sortent en courant tandis que d'autres, blessés, suffoquent ou hurlent... Pour tester leur dispositif, quelque 250 membres des services de secours viennent de simuler un attentat kamikaze au gaz toxique.
Rapidement, le conducteur de la rame, coiffé d'un masque à oxygène, descend se rendre compte de la catastrophe. Pas de flamme ni de fumée, mais une tenace odeur de moutarde ou d'ail qui flotte dans l'air, et plusieurs personnes sans connaissance.
Suivant le scénario établi par la préfecture des Bouches-du-Rhône, les marins-pompiers de Marseille et tous les autres services de secours concernés, le conducteur prévient aussitôt les pompiers, qui déclenchent le "plan rouge".
Une vingtaine de minutes plus tard, des hommes en combinaisons aux couleurs métalliques munis de bouteilles d'oxygène dévalent dans la station et portent secours aux blessés, joués pour l'occasion par des pompiers et policiers .
Dans l'attente d'analyses chimiques réalisées sur un prélèvement, l'attentat présente toutes les caractéristiques d'une attaque suicide au "gaz moutarde", l'ypérite si meurtrière durant la première guerre mondiale, et les pompiers ont pris toutes les précautions nécessaires.
"Depuis deux ans, tous les camions des marins-pompiers de Marseille sont équipés de tenues NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique), ce qui permet à toutes les unités d'intervenir rapidement sur le lieu d'un attentat de ce genre", explique le commandant Bruno Delage.
En surface, le périmètre est bouclé par la police tandis que les services de secours et les équipes du Samu commencent à installer les tentes de décontamination et les postes médicaux. Parallèlement, des agents munis de porte-voix informent la population, lui demandant de ne pas sortir.
Les blessés sont triés dès leur sortie du métro. Ceux qui en sont capables reçoivent un "kit de décontamination", sont déshabillés et badigeonnés d'une poudre absorbante qui doit débarrasser leur peau de l'ypérite, substance très grasse qui occasionne des dégâts irréversibles si elle n'est pas enlevée rapidement.
Les autres, plus gravement intoxiqués, sont douchés sur des brancards dans une tente avant d'être évacués vers les hôpitaux.
Au total, on dénombre 38 blessés, brûlés ou intoxiqués, et cinq morts, dont le terroriste fictif.
A 12h30, la simulation s'achève, sans qu'aucune faille n'ait été signalée dans la chaîne des secours.
"Nous avons le devoir de nous préparer au pire. Et les pires des attentats sont ceux qui se passent dans le métro, comme on l'a vu par le passé", a expliqué le préfet Christian Frémont. L'exercice baptisé "Metrotox" était également destiné à "instaurer une culture de la vigilance" en impliquant directement la population.